Les quartiers afro à Paris

Terre d’espoir où tous les rêves sont permis, la France suscite un intérêt accru auprès des Africains depuis belle lurette. Tout cela est à mettre sur le compte du passé colonial, mais aussi de la langue, qui lient les 2 parties sans nul doute. D’ailleurs, à présent, certaines rues de Paris arborent une touche afro palpable et manifeste. Partons ensemble à la découverte des quartiers africains de Paris.

Une immigration de grande envergure

Depuis des décennies, de nombreuses familles originaires d’Afrique tentent d’immigrer en France. Signe de réussite sociale dans le pays de départ, la démarche continue d’apporter son lot de défis auxquels tout le monde doit s’adapter : les étrangers qui viennent s’établir comme les Français.

Aux alentours de 2011, environ 5,6 millions d’immigrés ont été recensés en France. C’est un chiffre plutôt conséquent qui invite à la réflexion puisque 29,6% d’entre eux arrivent de l’Afrique du Nord, tandis que 13% sont natifs d’Afrique subsaharienne. Ces chiffres ne concernent que les véritables immigrants. Leurs descendants ne figurent pas dans le tableau.

Étant donné les circonstances, il était prévisible que bon nombre d’entre eux soit tenté de poser leurs valises à la Capitale. Ainsi, en 2008, deux tiers des enfants d’immigrés en provenance d’Afrique subsaharienne habitaient en plein Paris. Au fil du temps, deux quartiers de la région parisienne ont ainsi forgé une identité bien propre. Quelque part, vers le nord de la ville.

Château Rouge et Château d’Eau

Dès qu’on franchit les quartiers de Château Rouge et de Château d’Eau, un vol direct vers l’Afrique se dessine. De toute évidence, une partie importance des immigrés afros se concentrent principalement en ces lieux. Et si par le plus grand des hasards, certains d’entre eux trouvent refuge ailleurs. Ils ne peuvent pas s’empêcher d’y revenir pour s’imprégner de l’ambiance du pays d’origine.

Ici, les boutiques de souvenirs, les centres culturels ou encore les vendeurs d’ingrédients exotiques veillent jalousement à ce que personne ne les oublie. Pour goûter à des plats succulents bien épicés, il n’y a rien de tel que les restaurants africains et des mets préparés avec de vraies épices importées.

Cependant, au vue de ce contraste, une question subsiste : qui mieux qu’un coiffeur ou une coiffeuse africaine peut réussir à coiffer les cheveux afros et métissés au cœur de Paris ? Leurs textures peu communes donnent quelquefois du fil à retordre aux célèbres enseignes environnantes. C’est sans doute une raison pour laquelle la plupart des activités lucratives des 2 quartiers se résume à la beauté afro.

Château d’Eau est le plus concerné par le sujet avec quasiment l’ensemble de ses propositions commerciales ! Ainsi, salons de coiffure spécialisés et produits cosmétiques envahissent ce quartier. Le business marche tellement bien que certains entrepreneurs internationaux tentent même de s’y frayer un chemin avec leurs propres produits d’hygiène-beauté.

Comme à la maison, ou non ?

Souvent, les nouveaux arrivants retrouvent leurs proches à Château Rouge ou à Château d’Eau. Ce qui facilite leur insertion dans la société française. À ce stade, 2 cas de figure peuvent se présenter. Soit ils s’adaptent avec brio, et adoptent les comportements d’un Parisien lambda. Soit ils ont parfois le mal du pays.

Quand la 2e hypothèse se confirme, les visages et les spécialités culinaires familiers des quartiers afros s’avèrent cruciaux. Certains immigrés vont même jusqu’à affirmer qu’ils ne pourraient pas vivre en France si Château-Rouge n’existait pas. Cela montre à quel point une balade dans ce quartier peut évoquer pour eux le lien avec leur terre natale. Mais la situation change progressivement grâce au processus de gentrification urbaine. Des individus provenant de classes sociales plus aisées reprennent le pas et tentent d’imposer leur mode de vie dans ces quartiers populaires.